Promenade Hivernale [Amoro]

Une matinée d'hiver commençait doucement au lycée Shônan.Il était encore tôt, l'air était frais, quelques millimètres de neige recouvraient l'herbe encore un peu verte, le vent soufflait déjà, juste assez fort pour faire s'envoler avec légereté quelques flocons de neige.Les arbres étaient nus, plus aucune feuille n'était accrochée dessus, seule la pluie gelée les recouvrait.Il n'y avait plus de fleurs dans les jardins, toutes enfouis sous la neige ou morte en attendant pasciement le printemps.La seule couleur dominante dans ce beau tableau était le blanc, le blanc pur de la neige, le blanc pur annonçant que l'hiver tant attendu était là.Bientôt, les vacances de Noël arriveront, les élèves, pour la plupart, repartiront chez leur parents pour ces quelques semaines de calme et de repos.Puis, le Nouvel An arriverait, et tous se retrouveraient pour fêter ensemble cet évènement joyeux.
Une tâche colorée vint alors s'ajouter à ce doux tableau unicolore.Portant l'uniforme du lycée, une jeune élève, emmitouflée dans une longue écharpe couleur neige, sa longue chevelure blonde flottant avec légèretée ou grès du vent glacial.Son regard rouge flamboyant scruta longuement les jardins, à la recherche d'un endroit où se poser.Silencieusement, la jeune fille avança vers un banc, à l'abri d'un arbre.Pourquoi tant de silence?Tout simplement parce qu'elle réfléchissait, ses pensées étaient hantées par de nombreuses questions, qui fourmillaient avec impascience, voulant toutes avoir une réponse le plus rapidement possible.Des souvenirs de son passé à Shônan lui revenait, comme si cela c'était passé il n'y a que quelques heures.Amoro-kun...La fois où elle avait essayé de lui éviter un séjour dans le bureau de la Directrice lors du cours de sport, la fois où elle lui avait avoué ses sentiments, le moment où elle était venu chez lui et qu'elle l'avait fait craquer, alors qu'il était avec Saori.A cette époque là, malgré la relation assez ambïgus qu'il y avait entre eux, ils étaient tout deux complices, un peu comme de l'amitié vache.Et puis finalement, ils s'étaient perdus de vue, après une dispute.Les semaines avaient passés, les mois...
Se souvenait-il encore d'elle, Oroza Satsuki?De ses yeux qui l'avaient fait craquer, de cette fameuse mèche de cheveux qu'il lui avait coupé, de cette nuit passée chez lui, dans son manoir?Tant de questions, sans réponse...Et pourtant, qu'est-ce qu'elle aurait aimé pouvoir y répondre, se dire que oui, il se souvenait d'elle, et qu'il regrettait, oui, qu'il regrettait de l'avoir fait autant souffrir.Car en fait, maintenant, Satsu' voulait lui faire comprendre, lui montrer à quel point il l'avait fait souffrir, elle qui lui avait avoué qu'elle l'aimait, il l'avait jeté.C'était un peu une vengeance, oui, il fallait bien qu'elle se l'avoue.

Voilà trois bons mois qu’il n’était pas retourné au lycée après l’incident dans le hall. En effet, ses retrouvailles prématurées avec Saori avaient causé quelques péripéties inattendues. D’une part, alors qu’il se trouvait au summum de la gloire et que tout les élèves l’enviaient, cette peste l’avait rabaissé comme jamais et lui avait mis tous les garçons à dos. Mais c’est surtout la suite de l’altercation qui eût une grande influence, la jeune fille s’étant évanoui après que Amoro l’ai blessé involontairement. Il se retrouvait quelques instants après avec un corps inerte dans les mains, et avait préféré s’enfuir pour ne pas qu’on l’accuse et surtout pour ne pas avoir cela sur la conscience. Cependant, une enquête se mit en place pour retrouver le coupable et les policiers ne mirent pas beaucoup de temps à en venir à Amoro. Celui-ci ne s’en sortit qu’avec un énorme pot-de-vin, une partie de sa fortune allant dans les mains « souveraines » de la loi. Mais il restait toujours le problème des lycéens qui le haïssait à présent, y compris les filles, ce qui expliquait donc son exil..

La raison de son retour dans l’enceinte de Shonan était assez insolite.. Il avait tout simplement oublié de récupérer ses effets personnels dans son casier. Il s’y trouvait en effet quelques objets de valeurs auxquels Amoro tenait, et il n’était pas raisonnable de les laisser dans un lieu où il ne reviendrait probablement jamais. Le jeune homme s’était donc infiltré tant bien que mal, pendant que les autres étaient en cours, jusqu’à sa cible pour finalement trouver une très mauvaise surprise. En dessous de la petite plaquette signée Tanuki étaient affichés des dizaines d’insultes et d’expressions rageuses. La haine des lycéens avait donc été évacuée sur son emplacement. Mais ce n’était pas les mots inscrits de toutes les encres qui étaient le plus choquant : c’était tout simplement l’état de la case. L’acier était enfoncé de tous les côtés, on pouvait apercevoir des marques de poings sur toute la face avant. Et surtout.. Le casier avait été forcé. Avec une tonne d’appréhension, Amoro jeta un coup d’œil à l’intérieur et ses craintes s’avèrent fondées. Plus rien ne s’y trouvait, hormis quelques débris de divers objets. La stupeur laissa alors place à la rage et le jeune homme vint ajouter son poing à tous les autres déjà réunis. Ils avaient osé faire ça à l’héritier des Tanuki, la plus grande famille japonaise du moment. Il se jura de tous les faire payer, même si c’était tout bonnement impossible. C’était dans la nature d’Amoro d’envisager des choses inapplicables, tel un gamin capricieux. Ce mauvais aspect de sa personnalité n’avait malheureusement pas évolué avec le semblant de maturité qu’il avait acquis.

Plus que jamais furieux, il s’était hâté en dehors des couloirs et avait jugé qu’il n’avait plus rien à faire ici. Mais il avait oublié que le bâtiment avait complètement été rénové et ne savait à vrai dire plus comment sortir.. Ne pouvant pas prendre son mal en patience dans un tel état, il s’était rué dans la première direction possible et se retrouvait à présent dans de grands jardins blancs. A leur vue, un souvenir émergea immédiatement de son esprit. Un jeune homme se retrouvait la, deux ans auparavant, avec une fille brune et se roulait dans les fleurs, le visage joyeux. Au bout de très courts instants, Amoro mit fin à ce songe, sa colère décuplée. Il avança tant bien que mal dans la lourde neige, ses pieds s’enfonçant dedans. Il portait un manteau élégant qui le mettait bien en évidence mais le protégeait avant tout du froid. Une longue écharpe, d’un rouge aussi pur que son sang noble et où était inscrit le blason de sa famille, était enroulée autour de son cou et couvrait une partie de sa bouche, ne l’exposant ainsi aux maladies hivernales. Le jeune homme aurait pu poser pour un tableau dans un pareil paysage, qu’il aurait probablement accroché aux nombreux de sa collection. Mais il ne s’admirait plus trop depuis quelques temps, après tout, il savait pertinemment qu’il était beau, pourquoi le démontrer une fois de plus ? ( XD )

Après avoir manqué de tomber suite à une enjambée défaillante, il fit des ourlets en bas de son jean pour ne pas que celui-ci soit trempé, et se hâta à sortir de cet endroit maudit. Mais il avait oublié un élément essentiel : il ne devait en aucun cas être vu par qui que ce soit. Hors, à quelques mètres de lui se trouvait une jeune fille assise sur un banc, il était donc parfaitement exposé au regard. Il marmonna alors des injures et alla se cacher derrière la fontaine centrale des jardins. Elle ne semblait pas l’avoir vu. Amoro devait à présent réfléchir à un moyen de s’en sortir tout en surveillant cette chieuse qui ne voulait apparemment pas aller en cours ! Et c’est à cet instant précis, pour sa deuxième arrivée à Shonan de l’année, qu’il remarqua cette fille qui avait eu une très grande importance dans le passé : Oroza Satsuki. Elle avait changé mais il l’avait reconnue à une certaine caractéristique de son visage.. Après avoir deviné son identité, le jeune homme leva les yeux au ciel, signe de dépit. Les dieux n’étaient vraiment pas avec lui.. Pourquoi fallait-il qu’il se retrouve TOUJOURS en situation embarrassante dès qu’il franchissait le seuil de ce foutu lycée ?! S’il tentait de s’enfuir, elle le verrait probablement et Amoro allait devoir s’expliquer.. Mais en même temps, s’il restait ici, la cloche allait bientôt retentir et tous les lycéens ne tarderaient pas à apprendre que le fameux Tanuki Amoro dont ils veulent la peau est présent. Ne sachant pas encore comment agir, il préféra attendre pour le moment, ses yeux toujours rivés vers cette jeune fille aux cheveux blonds.

De bons souvenirs mais aussi de douloureux refaisaient surface dans son esprit, alors que la tombée des flocons de neige s’intensifiait légèrement..

La jeune fille, avait effectivement changé.Physiquement déjà, ses cheveux étaient plus longs, et leur couleur un peu plus claire qu'avant.Elle avait grandit, pas beaucoup, certes, mais quand même.Les traits de son visage s'étaient affinés, le rendant encore plus doux et beau qu'avant.Mentalement aussi, elle n'était plus vraiment la même.Plus froide et tranchante qu'avant, n'hésitant plus à devenir exécrable quand elle le devait.Néanmoins elle restait la Satsuki sensible et fragile que l'on connaissait, ça, elle ne pouvait pas le changer.

Elle s'était donc assise sur le petit banc, ayant prit soin d'enlever la neige qui s'était posée dessus pour ne pas être trempée.Après quoi elle n'avait rien fait d'extraordinaire, bien trop préoccupée par ses pensées, et les nombreux souvenirs qui remontaient à la surface, juste en revenant dans ce lycée.De bons souvenirs, comme de mauvais, malheureusement.Amoro...Amoro...Ce prénom lui revenait toujours à l'esprit, comme un signal d'alerte.Furtivement et sans trop y croire, la jeune fille regarda autour d'elle, attentive au moindre mouvement, au moindre petit signe qui pourrait lui montrer qu'il était là.Au premier coup d'oeil, il n'y avait rien, apparement, mais en y regardant à plusieurs fois, Satsu' s'apperçut alors qu'il y avait des traces de pas à quelques mètres, qui commençaient a être effacés par la neige qui tombait encore et toujours.Satsuki leva un sourcil, surprise.Elle n'avait pourtant entendu personne, et ce n'était pas ses traces à elle vu qu'elle était venu de l'autre côté, et que celles-ci étaient bien trop grandes pour lui appartenir.Néanmoins, elle ne bougea pas, enfin, pas pour l'instant.Comment avait-elle bien pu faire pour ne pas entendre quelqu'un s'approcher, surtout quand ce quelqu'un marchait dans la neige...Oui, il y a quelques instants, elle était plongée dans ses pensées, mais quand même...

Lentement, et surtout nonchaleusement, Satsu' se redressa et épousseta ses vêtements qui étaient à présent couverts de neige, et s'approcha des traces suspectes, curieuse.Eh oui, elle ne pouvait pas s'empêcher de vouloir y aller, juste pour voir qui s'était permis d'être aussi discret.Bien évidemment elle ne se doutait pas qu'elle aller se retrouver nez-à-nez avec une certaine personne qui avait été très importante pour elle, et peut-être même qui en avait encore, qui sait.
La jeune fille s'approchait donc, prenant son temps, trébuchant légèrement à cause de l'épaisse couche de neige qui recouvrait à présent le sol.Elle n'entendait rien, pas même le bruit étouffé d'une inspiration, pas même un battement de coeur, rien.Pourtant, elle savait bien qu'il y avait quelqu'un, alors, inéxorablement, elle s'avançait.Un pas...Deux pas...Trois pas...Et là, enfin, elle arriva au niveau de ces traces de chaussures.Toujours avec cette même lenteur, Satsu' redressa la tête et la tourna à droite.rien.Alors, le coeur battant légèrement d'excitation, sa tête pivota vers la gauche...Pour enfin apperçevoir la personne qui avait été aussi discrete.Sur le coup, elle ne reconnut pas vraiment ce quelqu'un, c'était un homme, ça, elle en était sûr, mais vu qu'il était de profil, ça rendait la tâche moins facile.Puis, d'un coup, elle eu un déclic, se qui la fit sursauter, et pas qu'un peu.Lui...Son coeur sembla s'arrêter de battre, un court instant, puis d'un coup, repartir très vite.Il était là, devant elle, lui, lui qu'elle avait tant aimé, lui qui l'avait fait tant souffrir.Lui...Amoro.Il avait changé, mais c'était bien lui.

Un tourbillon de sentiments l'oppressait, l'étouffait, elle se sentait mal, son coeur allait bien trop vite, elle avait bien trop chaud malgré le froid ambiant.Pendant de longues secondes, qui parurent pour Satsuki une éternité, elle ne bougea pas, les yeux écarquillés.Mais malgré tout, elle réussit à se ressaisir, et s'approcha de quelques pas, les yeux toujours rivés sur le jeune homme.Ouvrant doucement la bouche, elle essaya d'articuler quelques mots, une première fois, mais rien ne put franchir ses lèvres.Rageuse d'être si faible à ce moment précis, elle serra les poings, histoire de se redonner du courage.

-J'imagine que tu as dû remarquer que peu de gens ici souhaitent te revoir...

Pas très recherché, comme phrase.Mais en même temps, Satsuki était bien trop perturbée pour répondre quelque chose de bien plus blessant.Cette petite phrase pouvait néanmoins sous-entendre que la jeune fille fesait partie de ces personnes...ou pas.Après tout, cette scène qui avait eu lieu quelques mois auparavant ne la regardait pas.Ce n'était pas pour ça qu'elle lui en voulait, c'était dû à des choses bien plus importantes qu'une dispute conjuguale et un évanouissement de cette pauvre fille de riches.Sans rien ajouter d'autre, le jeune fille devenue rouge entre-temps, fit volte-face avec hargne et commença à s'éloigner, les poings toujours aussi serrés.Comment osait-il revenir après tant de temps, comme ça, comme si de rien n'était.
C'était bien trop dur de le revoir maintenant, comme ça, d'un coup.Elle était néanmoins de force à se "battre" contre lui, quoi qu'elle endure, mais elle était bien trop orgeuilleuse pour montrer ses faiblesses, pour pleurer, pour crier sa rage, pour lui avouer à quel point il lui avait manqué, à quel point elle l'aimait...

Amoro devait à tout prix garder son calme et réfléchir patiemment. Au final, il allait être forcément exposé à une situation embarrassante, autant donc choisir la moins gênante. Le jeune Tanuki détestait ce genre de situation, où il ne dirigeait pas les débats. Se sentir vulnérable était pour lui le comble du déshonneur. Et en l’occurrence, sa fierté venait d’en prendre un coup. Certes, Satsuki ne l’avait pas encore trouvé, mais il était condamné pour l’instant à rester planté derrière cette fontaine, quitte à geler comme un glaçon. Le garçon aurait pût tout simplement l’ignorer et tracer son chemin, cependant les circonstances du passé lui en empêchait. Il faisait preuve de lâcheté, ne voulant pas assumer les erreurs qu’il avait faites auparavant. Pour quelle raison ? Car il savait pertinemment que cette jeune fille avait des atouts qu’aucune autre personne ne possédait et pouvait le déstabiliser en quelques gestes. En résumé, elle n’avait pas vraiment eu de mal jadis à prendre le dessus sur lui dans toutes leurs rencontres, parvenant même à le faire changer littéralement. Et cela, Amoro ne voulait plus en entendre parler coûte que coûte, et ainsi supprimer les souvenirs qui faisaient « tâche » dans sa belle histoire riche et heureuse. En se séparant de Saori, il avait pris cette résolution et vivait à présent de ses désirs, se fichant encore plus des autres qu’avant. Mais cette décision vacilla quand il rencontra son ex au mois de Septembre, le jeune homme s’était alors remis en question. Et maintenant, alors qu’il avait repris le dessus sur ses faits et gestes, il se retrouvait contraint à se cacher d’Oroza Satsuki, sous la neige, ses membres commençant à trembler..

Quel genre de tremblements ? Probablement ceux dus au froid qui faisait frissonner tout le corps svelte du bourgeois. Mais sans doute aussi à cause de la jeune fille. Car, alors qu’il se sentait protégé de toute menace durant quelques instants, il remarqua que Satsuki portait son attention sur le chemin qu’il avait emprunté. Avec appréhension, il jeta un coup d’œil derrière lui et vit les empreintes. A ce moment précis, le chaos tomba sur sa tête. C’était fichu, si elle n’avait pas remarqué les marques de pas, c’était tout simplement un miracle. Il garda ce très mince espoir pendant un court laps de temps, mais n’eut pas le choix de se mettre à l’évidence. Satsuki s’était levée et se dirigeait vers lui. L’angoisse s’empara alors de lui, il devait absolument trouver une solution pour le simple fait qu’il ne voulait pas entendre des mots tels que « Tu te cachais ? » de la bouche de la jeune fille. Ce serait le dernier coup de marteau sur le clou déjà bien enfoncé. Alors il fit travailler ses neurones le plus vite possible. Les pas de la jeune fille résonnaient de plus en plus, il n’avait toujours pas d’issue. Que faire, que faire ?!! Elle ne se trouvait plus qu’à quelques mètres.. Soudain, Amoro s’assit sur le rebord de la fontaine, remontant son écharpe jusqu’à son nez et se repliant sur lui-même au maximum. Il avait ainsi l’air d’un homme errant, broyé par le froid. Une démarche de dernier recours sans doute. Mais qu’avait t-il donc derrière la tête ?

Satsuki était là, à sa droite. Il plongea son regard émeraude dans ses yeux, tâchant d’afficher une mine faible, malade. Ses mains étaient croisées et ses genoux repliés vers lui, lui donnant ainsi une allure assez déplorable. Le vent d’hiver faisait virevolter ses cheveux où s’étaient logés quelques flocons de neige. La jeune fille quant à elle le regardait avec stupéfaction. Visage contradictoire avec sa prestance, qui semblait dominer l’hiver. Elle était belle.. A proximité d'elle, il avait encore mieux remarqué un élément qui avait eu une certaine importance dans le passé : ses yeux. Ils n’avaient pas changé, contrairement à ses cheveux, et avaient doublé d’intensité… et d'attirance. A la vue de ce regard, Amoro soupira légèrement dans son écharpe. La majeure partie de leurs péripéties étaient dues à ces fameux yeux. Néanmoins, il n’était pas le moment de repenser à cela, il devait absolument se concentrer sur l’instant présent.

-J'imagine que tu as dû remarquer que peu de gens ici souhaitent te revoir...

Une remarque étonnante de sa part. Amoro s’attendait à pire à vrai dire. Elle s’impliquait dans le groupe de lycéens et ses paroles n’affichaient en aucun cas la stupéfaction que ses yeux avaient laissés paraître. En résumé, le jeune homme trouvait cette intervention.. banale. Il avait crû qu’un drame allait avoir lieu, qu’il serait humilié, rabaissé, qu’elle lui claquerait en pleines dents tout le fond de ses pensées. Cependant, elle ne semblait pas le vouloir ainsi, jugeant peut-être qu’elle devrait garder sa salive pour quelque chose de plus intéressant. Il pouvait partir à présent, mais son esprit lui indiquait le contraire. Il ne pouvait pas croire une chose pareille. Il n’était pas sado-maso, loin de là, mais aurait voulu que Satsuki réagisse au moins ! C’était lui, Amoro Tanuki, celui dont elle était amoureuse, celui qui avait failli l’embrasser, celui avec qui elle avait dormi dans la même pièce. Ce mépris à son égard le faisait d’autant plus enrager que s’il se faisait remettre à sa place, comme prévu. Afin d’y remédier, il allait intervenir. Il devait par contre garder en place la pose et l’état critique qu’il avait volontairement affiché. La raison était simple à présent. Il avait ressorti du tiroir poussiéreux ses talents de comédien, et les prochaines paroles qui sortèrent de sa bouche allaient confirmer ce fait.

« Ne pars pas s’il te plaît.. Je… J’ai besoin d’aide… J’ai besoin de toi.. »

[Pardon c'est un peu court! ^^']

Satsuki était restée un long moment, là, devant Amoro, l'observant en silence.Ce visage...Ce nez...ces yeux...cette bouche...L'espace d'un instant, elle laissa entrevoir son trouble, ses yeux parlant à la place de sa bouche.Mais elle se reprit bien vite, non, elle n'allait pas flancher aussi facilement, pas devant lui, surtout pas devant lui, Amoro, celui qu'elle avait aimé, celui qu'elle aimait encore?Non, ça, elle ne lui dirait pas, pas temps qu'il ne se sera pas excusé de l'avoir fait autant souffrir dans le passé, temps qu'il n'aura pas dit qu'il regrettait...C'était normal de réagir comme ça, et encore, normalement, elle devrait le haïr, même si ce n'était pas loin de ça.Le Regret.Voilà ce qu'elle voulait qu'il ressente, qu'il ai honte de ses actes, qu'il se lamente, qu'il se répugne...La vengeance, c'était tout ce qu'il l'alimentait en cet instant précis.

Quelques instants plus tard, il s'était recroquevillé sur lui-même, accroupis sur le rebord de la fontaine, paraissant pauvre, misérable, répugnant.Il avait écouté pasciement ses paroles, bien obligé de les entendre.Un instant, elle crut voir une lueur de rage flotter dans son regard, mais peut-être n'était-ce qu'une impression.Mais elle se doutait bien que cette phrase ne lui avait pas fait plaisir, ou alors était-ce le fait qu'elle l'ignorait, comme si elle ne l'avait pas vraiment connu.Rapidement, Satsuki s'était retournée, et avait commencé à marcher, sachant déjà qu'il lui parlerait, sûrement.Après tout, n'était-ce pas le grand Tanuki Amoro?Et bien sûr, elle savait bien qu'il ne supporterait pas un tel affront, une telle indifférence.Soudain, elle put enfin entendre le son de sa voix, cette douce mélodie qu'elle appréciait tant lorsqu'elle ne laissait pas flotter des mots amers et froids.

« Ne pars pas s’il te plaît.. Je… J’ai besoin d’aide… J’ai besoin de toi.. »

Assez surprenant, comme paroles, surtout venant de lui.Satsuki avait du mal à y croire, même si quelque chose semblait lui indiquer le contraire.Quoi donc?Sûrement son petit penchant pour lui qui ne voulait pas croire qu'Amoro était ainsi, un très bon comédien, très convainquant.Durant de très longues secondes, elle resta silencieuse, ce léger doute planant en elle.On aurait dit que son côté "Bon" et "Mauvais" lui parlait, essayant de la faire pencher d'un côté ou de l'autre.Le croire?Ne pas le croire?Au fond d'elle, elle savait bien qu'il ne disait pas la vérité, qu'il ne fesait qu'user de ses talents théatral, mais elle souhaitait aussi croire, croire qu'il avait besoin d'elle, Satsuki.Que faire?Que choisir?C'est ainsi que le flot de question l'assaillit de nouveau, plus persistant et fracassant qu'avant.Mais cette fois-ci elle ne se laissa pas faire.Non, elle n'allait pas se laisser amadouer par la tête d'ange d'Amoro, par ses belles paroles, par son charisme indégnable, par la voix si douce qu'il prenait...

Doucement, avec grâce, la jeune fille se retourna, laissant flotter ses cheveux avec légèreté.Son regard ambré rouge se posa délicatement sur celui d'Amoro.Que dire de son expression?Elle était neutre, quoiqu'un peu moqueuse.Un petit sourire en coin étirait ses lèvres si fines, et ses yeux, qu'elle savait si perturbants, fixaient intensément le jeune homme.Sa respiration était calme, parfaitement posée, et son coeur battait de nouveau normalement.Elle préférait ça, être dans un tel état n'était vraiment pas ce qu'elle aimait le plus.

-Que désires-tu que je te dise, mon cher Amoro?Je suis si émue que tu veuilles encore de moi?Je t'en prie ne m'abandonne plus jamais?Oh non, chéri, je ne te ferais pas cette joie là...Tu sais, en quelques mois, j'ai bien changé.Je ne suis plus la petite Oroza Satsuki sensible et si fragile que tu as connu, je ne me laisse plus avoir par tes petites comédies.Que croyais-tu?Que j'allais me jeter dans tes bras?Je sais bien que d'un côté, tu adorerais que je t'adules, comme mon idole, mais en même temps, résisterais-tu à mon cher regard?Peut-être aimerais-tu que je te rafraichisse la mémoire à ce sujet, non?Tu ne te rapelles pas?Dans ton propre manoir...

Sur ces paroles pleines de sous-entendus, Satsuki s'approcha à nouveau d'Amoro, le fixant toujours avec cette même intensité.Deux mètres, trois mètres, elle se retrouva bientôt juste devant lui, toujours accroupis sur la fontaine.Pathétique comme posture...Malheureusement pour lui, elle connaissait bien ces petites scènes, et s'était jurée que jamais plus elle ne s'y ferait prendre.Lentement, elle avança encore un peu, de quelques centimètres seulement.Elle pouvait presque sentir sa respiration sur sa peau douce et délicate.Qu'allait-il faire, maintenant?Elle était bien impasciente de voir ça...

Le fait de jouer un nouveau rôle dans les nombreux qu’il avait déjà endossé était risqué. Satsuki connaissait en effet cette faculté, en outre être un excellent comédien. Et surtout, elle n’aurait sans doute aucun mal à déjouer ce piège si par la suite elle croisait le regard d’Amoro. Ses points faibles n’avaient malheureusement pas disparus en un an, et la jeune fille les avait découverts durant leur rencontre et ne les avait probablement pas oubliés. Sa fierté lui avait encore joué un tour et il se retrouvait embarqué dans un nouveau quiproquo à partir du moment où il eut prononcé une phrase. Mais il refusait de se faire humilier ainsi, le moindre affront qu’il subissait le mettait dans une rogne pas possible. A présent, il espérait enfin une petite réaction de son interlocutrice. Si celle-ci ne semblait pas vouloir lui adresser la parole, il abandonnerait probablement sa démarche et irait à son encontre.

Néanmoins, il n’allait pas en être ainsi. Satsuki s’était arrêté quelques mètres plus loin qu’auparavant, probablement touchée de quelconque manière par l’intervention d’Amoro. Il voulait à tout prix qu’elle ne s’enfuisse pas mais se demandait à présent après son arrêt ce qu’il allait bien faire. Il était du genre à prendre des décisions sans prendre la peine d’y réfléchir, habitué à avoir ce qu’il voulait sans avoir à faire un effort. Cependant, cette vérité n’avait pas été respectée avec deux filles qui lui avait donné du fil à retordre dans tous les sens du terme. Et cette fille aux cheveux blonds qui se retournait vers lui en faisait partie. Il n’avait donc aucune idée de comment s’y prendre pour pouvoir partir sans problème mais aussi pour se venger de la façon dont Satsuki l’avait ignoré. Un objectif assez invraisemblable pour n’importe qui, personne ne perdrait son temps à de telles futilités. Mais pas Amoro.

Il se retrouvait à affronter de nouveau le regard ambré de la lycéenne, mais la surprise qu’il ressentit lorsqu’il s’était retrouvé devant elle prématurément avait disparu. Il avait repris l’habitude de croiser ces yeux, bien qu’il ressentait toujours un léger frisson à chaque fois qu’il devait les rencontrer. Et puis, elle se trouvait assez loin de lui, il ne risquait rien de cette manière. Mais son sourire narquois et le visage détendu qu’elle affichait annonçait un événement embêtant pour Amoro. Une certaine appréhension s’empara alors de lui, mais il tâcha de ne rien en laisser paraître, se concentrant sur le personnage faible qu’il incarnait pour amadouer la jeune fille. Ses mouvements étaient saccadés et sa respiration volontairement forte, tel un homme malade. Elle approchait avec assurance pour finalement se placer à un petit mètre de lui. Lentement, il leva les yeux vers son visage dénué d’impuretés et planta ses yeux fatigués dans les siens.

-Que désires-tu que je te dise, mon cher Amoro?Je suis si émue que tu veuilles encore de moi?Je t'en prie ne m'abandonne plus jamais?Oh non, chéri, je ne te ferais pas cette joie là...Tu sais, en quelques mois, j'ai bien changé.Je ne suis plus la petite Oroza Satsuki sensible et si fragile que tu as connu, je ne me laisse plus avoir par tes petites comédies.Que croyais-tu?Que j'allais me jeter dans tes bras?Je sais bien que d'un côté, tu adorerais que je t'adules, comme mon idole, mais en même temps, résisterais-tu à mon cher regard?Peut-être aimerais-tu que je te rafraichisse la mémoire à ce sujet, non?Tu ne te rapelles pas?Dans ton propre manoir...

Comme prévu, Satsuki confirmait le fait qu’elle n’était plus du tout la même. Amoro l’avait bien remarqué, ce qui ne l’arrangeait en aucun cas. Elle se disait plus forte, moins naïve. Si c’était le cas, pourquoi prenait-elle le temps de lui répondre ainsi. Elle affirmait également de plus être victime de sa comédie. Pourquoi s’était-elle retournée alors ? Intérieurement, le jeune homme pouffait de rire, ne pouvant le faire à cause de la faible distance qui les séparait. Mais la suite de son discours lui fit perdre toute trace d’amusement. La jeune fille annonçait sans aucune gène la principale raison de tous ces problèmes d'Amoro la concernant. Elle savait pertinemment que ses yeux était son principal atout face à lui. Elle aurait pu le deviner, certes, mais de là à l’avouer aussi franchement. Amoro se sentait rabaissé comme il ne l’avait rarement été. Sa tête fulminait littéralement de rage, mais il ne devait absolument ne rien montrer. Néanmoins, son visage n’avait pas pu garder le rictus d’agacement qu’il avait affiché le temps de quelques secondes. Il fallait reprendre le contrôle de la conversation. Le lycéen baissa alors la tête pour se remettre les idées en place. Mais ce geste était aussi un signe de soumission devant l’annonce de Satsuki. Il laissa tranquillement ses esprits se calmer, profitant de la fraîche brise et tentant d’évacuer le surplus de colère qui s’était emparé de lui. Il y parvint non sans mal cinq bonnes minutes plus tard. Quand il releva la tête, il se retrouva confrontée à celle de Satsuki, qui se retrouvait plantée juste devant lui. Il ne l’avait pas entendu s’approcher, trop occupé à se reprendre en main. Une certaine surprise le prit alors au dépourvu. Il se retrouvait à seulement quelques centimètres d’elle, malgré le fait qu’il soit assis et elle debout. Sans raison, il s’était levé pour se retrouver à hauteur de Satsu, et la fixait d’encore plus près, leurs visages séparés par une infime distance. La neige avait momentanément cessé de tomber.. Les rares oiseaux qui volaient à cette époque de l’année s’étaient installés sur la fontaine afin de se reposer.. Au fur et à mesure, le teint pâle et les pensées furieuses d’Amoro disparurent, pour laisser place à une mine calme, reposée.. Doucement, il abaissa son écharpe pour libérer ses fines lèvres de celle-ci.. Dans quel but..? Pour…

Pour tout simplement répondre à la jeune fille. Puisque la comédie ne semblait pas marcher, il allait être direct et franc afin de ne pas lui donner raison. Elle croyait le maîtriser rien qu’en un simple regard, il allait lui prouver le contraire et le fait qu’il avait lui aussi changé, qu’il ne ressentait rien à son égard, même lorsqu’elle utilisait ce regard dévastateur. Etait-ce vrai ou faux ? Nul ne le savait..

« Satsuki.. Tes yeux ne m’ont peut-être pas laissé insensible dans mon château.. Mais ce n’est rien par rapport à ce que tu éprouvais toi, n’est-ce-pas.. ? Pauvre fille, qui espérait tellement pouvoir me faire craquer. Viser la lune est quasi impossible, tu sais. Je me demande encore un an après ce qu’il a pu se passer dans ton esprit pour que tu puisses y croire ainsi. Le fait que tu m’es ainsi perturbé avec ses yeux n’a rien à voir avec une quelconque forme d’affection, c’est juste que j’étais dans une période assez dépressive. Ne crois pas autre chose chose. Tu espères trop, et l’espoir mène à la déception.. »

Un sourire malsain était apparu sur son beau visage. Elle l’avait rabaissé en citant l'épisode du regard qu’il venait à présent de juger comme futile. Ses paroles étaient dures, aussi dures que la colère qu’il éprouvait à son égard. Pour enfoncer le clou, sa main vint caresser lentement la joue de Satsuki, pour ainsi la provoquer un peu plus.

« Quel dommage n’empêche.. Tu n’as vraiment pas eu de chance d’être tombée amoureuse de moi. Mais sache quelque chose.. Tu n’as eu, tu n’as et tu n’auras JAMAIS aucune chance avec l’héritier des Tanuki.. »

Eh oui, Satsu' n'était plus la même, plus du tout la même.Elle aussi, était devenue très bonne comédienne.D'ailleurs elle en usait déjà les pouvoir en ce moment.Pourquoi donc?Que cherchait-elle à cacher?Mystère.
Après qu'elle eu répondu de manière directe et tranchante à Amoro, elle put voir avec une pointe de satisfaction que sa phrase l'avait quelque peu...énervé.Touché, pas coulé, malheureusement.Entre-temps il s'était redressé, et lui fesait maintenant face, séparé par quelques petits centimètres, barrière si facilement franchissable.Maintenant qu'elle était tout près de lui, la jeune fille détailla longuement son visage.Ses cheveux chatains foncés tirant sur le bruns étaient toujours aussi brillants, et à l'apparence toujours aussi soyeuse.Ses yeux étaient toujours les même, d'un vert émeraude troublant.Son nez droit et un peu pointu.Sa bouche...si fine et apparement si délicate.

Lentement, il s'était calmé.Pourquoi?Bonne question.Il semblait parfaitemen calme, presque serein.C'était assez étrange d'ailleurs, qu'il change ainsi, il préparait sûrement quelque chose.Il avait baissé son écharpe et avait dévoilé ses lèvres, mais pour lui parler.

« Satsuki.. Tes yeux ne m’ont peut-être pas laissé insensible dans mon château.. Mais ce n’est rien par rapport à ce que tu éprouvais toi, n’est-ce-pas.. ? Pauvre fille, qui espérait tellement pouvoir me faire craquer. Viser la lune est quasi impossible, tu sais. Je me demande encore un an après ce qu’il a pu se passer dans ton esprit pour que tu puisses y croire ainsi. Le fait que tu m’es ainsi perturbé avec ses yeux n’a rien à voir avec une quelconque forme d’affection, c’est juste que j’étais dans une période assez dépressive. Ne crois pas autre chose. Tu espères trop, et l’espoir mène à la déception.. »

En pleine figure.Voilà qu'il avait changé de tactique.Il lui balançait carrément les sentiments qu'elle avait éprouvé à la figure, et Satsuki les reçut comme une grosse gifle.Viser la lune?Parce que maintenant, il se comparait à la lune...Ses chevilles devaient avoir enflés d'un coup.En plus, il osait dire que ce qu'il avait faillit faire, c'était parce qu'il était dans une période de dépression.Quel Salaud.Il avait vraiment la mémoire courte.L'espoir mène à la déception?C'était vrai, mais malheureusement pour lui, pas toujours.Ca fesait mal, certes, de se prendre ça comme ça.D'autant qu'un sourire peu rassurant était venu étiré ses lèvres, pourtant si jolies.Tant de colère...Mais c'était bien loin de ce qu'elle, elle éprouvait pour lui.D'un coup, la main d'Amoro se déposa sur sa joue et la caressa avec lenteur.Elle était si douce, et d'apparence si rassurante.Mais bien sûr, c'était faux, totalement pré-fabriqué.Et la preuve allait arriver.

« Quel dommage n’empêche.. Tu n’as vraiment pas eu de chance d’être tombée amoureuse de moi. Mais sache quelque chose.. Tu n’as eu, tu n’as et tu n’auras JAMAIS aucune chance avec l’héritier des Tanuki.. »

Encore une claque.Encore une fois cette douleur qui semblait lui arracher le coeur.Néanmoins, cette phrase par rapport à l'autre eu pour conséquence de faire rejaillir la colère de Satsuki envers le jeune homme.Comment osait-il l'humilier ainsi...Ca, il allait le payer, et pas qu'un peu.Son regard s'endurcit visiblement, et ses joues rougirent l'espace de quelques secondes, mas rapidement, elle arriva à se contenir, et ne s'énerva pas.Non.C'était justement ce qu'il voulait, qu'elle craque.Jamais de chance, hein?Eh bien c'est ce qu'on allait voir...

Un sourire narquois s'afficha alors sur le visage angélique de la jeune fille, et ses yeux, ses yeux si expressifs et magnifiques, étaient amusés, moqueurs.Il voulait jouer?Alors on allait jouer.Avec douceur, elle attrapa la main d'Amoro, et la garda quelques instants, le fixant avec cette même intensité.Mode Provoquation On.Vu que leur visages étaient toujours aussi près, elle sentait son souffle chaud sur ses joues.Avec Lenteur, elle ferma les yeux et approcha alors ses lèvres de...

Son oreille.Pourquoi?Pour lui murmurer, avec une voix cristalline et douce.Let's Play.

-Vraiment...?J'éspère trop?C'est bien bête...Par contre, pense-tu vraiment que je n'aurais aucune chance, cher héritier des Tanuki?Ca, je ne le crois pas.Où vas-tu donc chercher que moi, Oroza Satsuki, je puisse aimer quelqu'un comme toi, un lycéen qui nage déjà dans les billets?La seule chose qui puisse m'attirer, à part tes petits yeux verts émeraudes, ce sont tes billets, justement.Mais sache une chose, que tu le veuilles ou non, tu seras mien, Amoro chéri.

Son murmure pourtant si angélique et célèste s'évanouit lentement pour laisser place au silence.Satsuki laissait Amoro bien se répéter chaque mot qu'elle venait de prononçer, se les répéter plusieurs fois.Alors seulement, elle recula un peu son visage, mais resta tout près du sien, rouvrant les yeux pour qu'ils viennent d'eux même à la rencontre des siens.Un rictus sadique étira ses fines lèvres, quelques secondes.Son visage se rapproca alors encore une fois, très lentement, jusqu'a ce qu'il se retrouve a quelques millimètres de celui d'Amoro.A ce moment seulement, elle referma a nouveau ses yeux ambrés, et ses lèvres se déposèrent sur les siennes.
Durant de petites secondes, elle resta ainsi, profitant de ce baiser tout en savourant cette "humiliation", pour Amoro.Puis, doucement, elle recula et rouvrit les yeux, se léchant les lèvres avec ce même sourire narquois.Alors, sans rien ajouter d'autre, elle fit volte-face et remonta son écharpe blanche jusqu'a sous son nez.Avait-elle froid?Non, pas particulièrement.Seulement son sourire s'était effacé, et elle avait eu just le temps de remonter son écharpe pour le cacher.Cacher quoi?pour cacher que sa bouche s'était déformée en une petite moue, pas de dégoût, non.De quoi alors?Pas de joie non plus.Clignant rapidement des paupières, elle essayait de retrouver sa vue qui s'était brouillée.Par quoi?Seule une petite goutte d'eau roulant avec lenteur sur la joue rose de Satsuki pouvait y répondre.De la neige?Peut-être pas.Silencieuse, elle reprit sa marche vers son banc.Peut-être l'arrêterait-il, peut-être pas.Après tout à ce momnt précis ça l'importait peu de le savoir.

Amoro n’y avait pas été par quatre chemins et le savait pertinemment. Il savait également que les paroles et actions de Satsuki ne valaient pas une réponse aussi brutale et méchante. La jeune fille allait être sûrement piquée au vif par son discours mais aussi par le fait qu’il caressait sa petite joue comme ça, sans aucune gène. Cependant, le visage fier et confiant qu’il affichait se contredisait avec ce qu’il se passait dans son esprit. En effet, il éprouvait un certain remord après avoir dit des choses pareilles. Et puis certaines affirmations étaient.. fausses. Il avait déjà tenté de se voiler la face pendant un long laps de temps mais avait fini par s’avouer en tout cas une vérité sûre : il avait ressenti et ressentait de l’affection pour cette lycéenne. De quelle force était-elle, il ne le savait point. Néanmoins elle existait, c’était certain. Et les regrets que ressentaient à présent Amoro confirmait ce fait.

Il ne tâcha cependant de ne rien en laisser paraître en esquissant donc un sourire en coin sur son visage angélique. En quelques phrases, il venait d’envoyer Satsu six pieds sous terre, dans un enfer dont elle ne pourrait se relever. Du moins, c’est ce dont il était persuadé. En tout cas, son discours eût un effet immédiat sur la jeune fille. Il la vit rougir au fur et à mesure, en particulier lorsqu’il prononça sa dernière phrase. A ce moment précis, son visage était devenu écarlate le temps de quelques instants, comme si elle venait de subir un véritable choc affectif. Ce qui devait être le cas sans doute vu la dureté de ses paroles. Le temps d’une poignée de secondes, Amoro exulta donc, content de voir l’effet produit par son intervention malgré les réticences qui se brouillaient dans sa tête. Son rictus malsain s’était étiré, ce qui donnait à Satsuki la désagréable sensation de se retrouver devant un véritable démon dénué de tous sentiments. Mais heureusement pour elle, et au grand désarroi du jeune homme, elle se reprit apparemment en mains. Devant ce soudain changement, le visage diabolique d’Amoro laissa place à la surprise. La bouille innocente de la jeune fille était devenue railleuse, frondeuse. Elle semblait tout simplement se foutre de sa gueule. Mais ce ne fut rien par rapport à ce qui allait se dérouler par la suite. Alors que la bouche entrouverte de l’héritier des Tanuki témoignait de son étonnement, Satsu avait pris sa main pour en faire on ne sait quoi. Mais cette démarche lui procura un effet immédiat. Le froid qu’il ressentait naturellement du à la saison disparut en un éclair de temps. Une chaleur rassurante habitait à présent en lui, une sorte de phénomène dont on ignore la provenance et l’explication. Cette douceur s’intensifia lorsque Amoro crut voir arriver les lèvres de Satsu vers les siennes, pour finalement se détourner vers son oreille. Son cœur n’avait fait qu’un tour et il ne put s’empêcher de soupirer légèrement, rassuré. Pour quelle raison ? Lui-même l’ignorait. Encore restait-il à résoudre le problème qui se présentait devant lui. Pourquoi faisait-elle cela ? Pour lui mordre les esgourdes et lui faire payer son arrogance ? Sans doute pas, c’était ridicule. Il découvrit la raison juste après sa réflexion, la voix sucrée de Satsuki lui susurrant des mots qui le firent agréablement frissonner.

-Vraiment...?J'éspère trop?C'est bien bête...Par contre, pense-tu vraiment que je n'aurais aucune chance, cher héritier des Tanuki?Ca, je ne le crois pas.Où vas-tu donc chercher que moi, Oroza Satsuki, je puisse aimer quelqu'un comme toi, un lycéen qui nage déjà dans les billets?La seule chose qui puisse m'attirer, à part tes petits yeux verts émeraudes, ce sont tes billets, justement.Mais sache une chose, que tu le veuilles ou non, tu seras mien, Amoro chéri.

La jeune fille était persuadé par un quelconque moyen qu’elle réussirait à prendre son cœur. Cette déclaration le fit lentement sourire, mais sans plus. Son discours eut au contraire l’effet inverse, celui probablement désiré : destabiliser le jeune homme. Mais ce fut un sentiment bien pire qui l’avait envahi. Son argent était un sacré avantage pour obtenir ce qu’il voulait, il le savait. Il savait également que bon nombre de gens s’intéressait à lui pour cette seule raison. Oui.. Mais apprendre que la fille se trouvant à quelques centimètres à ses côtés faisait partie de ces gens.. Il ne pouvait l’envisager. Après cette découverte, il ferma son esprit et entreprit de prendre un chemin à la fois bon et douloureux : Celui des souvenirs. Il se retrouvait en cours de sport, un an et demie auparavant. Il avait l’air d’un gamin capricieux et qui se croyait plus fort que tout le monde du haut de son petit mètre soixante-dix. Plus loin était debout une jeune fille qui regardait dans sa direction, l’air à la fois dégoûté et peiné. Un ange scrutant le diable, voilà une belle description de cette scène. Les souvenirs défilaient mais à chaque fois, ce visage pur qui caractérisait Satsuki revenait, dans n’importe quelle situation…
Une fois le fil de ses réminiscences arrivé à terme, Amoro s’extirpa de ses songes. Juste devant lui se trouvait une fille à l’allure provocante et satisfaite. Une fille inconnue. Seul le physique lui rappelait qu’elle était Oroza Satsuki, cette magnifique demoiselle présente dans ses souvenirs. Ses yeux qui affichaient une nuance moqueuse ne lui faisaient plus le même effet ainsi, même rivés dans les siens. Il regrettait le temps perdu et ressentait de la pitié pour cette nouvelle fille moins naïve et dont tout le charme qui attirait Amoro avait disparu. Il ne ressentait plus qu’une seule envie après avoir appris qu’elle ne s’était intéressé à lui juste pour l’argent : Celle de s’en aller. Il aurait voulu fuir, partir loin d’elle, loin de ce lycée, loin de ce monde cruel. Il payait en quelque sorte le fruit de ses actions mais ne put s’empêcher de ressentir de l’injustice. Lui n’avait jamais joué avec l’amour. Et quand, un soir d’automne, il laissa cette fille seule dans sa salle de bain, désespérée, ce fut malgré lui et il ne le souhaita en aucun cas..

Il entreprit alors d’échapper à une nouvelle désillusion et de faire donc volte-face afin de se diriger vers l’inconnu. Mais il ne fut pas assez rapide pour échapper au terrible événement qui allait s’abattre sur lui. Il la voyait s’approcher et savait pertinemment ce qu’elle allait faire. Son corps restait figé, incapable d’exercer le moindre mouvement. Ses yeux s’humidifiaient, comme ceux de Saori trois mois auparavant qui s’était perlés de larmes alors qu’elle était victime…d’un baiser. Il sentit le contact chaud des lèvres de Satsuki prendre le dessus sur lui, et se laissa emporter par toute une giclée de sentiments indescriptibles. Son regard écarquillé pointé vers l’horizon laissait échapper une succession de larmes. Ce baiser ne voulait rien dire, ce baiser n’était qu’un prétexte pour l’humilier un peu plus, mais surtout.. Ce baiser n’était en aucun cas une preuve d’amour. Toutes ces vérités poignardèrent le cœur habituellement en marbre d’Amoro. A cet instant précis, il n’avait jamais été aussi triste de toute sa vie… Jamais.

Elle s’était retirée au bout de quelques instants qui lui parurent une éternité. Son visage inspirait la douleur, son esprit se torturait littéralement et enfin, son cœur saignait.. Elle repartit en direction de son banc, mais il ne le remarqua pas, ses yeux fixant toujours un point mort. Mort comme ce cœur qui venait d’être brisé en l’espace de deux actions. Ses larmes continuaient à couler comme si elles n’allaient jamais s’arrêter. Un grand vide s’était installé en lui, il n’était plus capable de faire le moindre geste ni de prendre la moindre décision. Il aurait pu mourir à cet instant précis, cela n’aurait rien changé. Mais voilà, il n’était pas mort. Il était condamné à continuer après cette cruelle annonce. Il avait dit qu’il ne l’avait pas aimé mais c’était.. faux. Elle venait de dire la même chose et Satsuki, contrairement à lui, ne mentait jamais..

Un cri de rage s’éleva dans l’enceinte du lycée. Amoro venait de reprendre ses esprits et affichait une mine épouvantable. Son visage où la fureur et le désespoir se mêlaient, ne présentait plus aucune forme d’humanité. Il se prenait la tête à deux mains, comme si on venait de lui arracher ce qui lui était le plus cher au monde. En l’occurrence, personne ne savait si c’était le cas, pas même lui. Mais la raison de cet état effroyable pouvait s’expliquer. Le jeune bourgeois se mettait d’habitude dans un état pas possible lorsque le moindre petit truc négatif lui arrivait. Alors après une telle « défaite », seule une mentalité proche de la folie pouvait être appliquée. Cependant, Amoro n’avait jamais été autant bouleversé dans le passé et on découvrait donc une abominable facette de sa personnalité. Son pied allait se claquer sans arrêt sur le rebord de la fontaine, sans la moindre once de raison, jusqu'à que la douleur prenne le dessus. Il ressentait le besoin immédiat d’évacuer toute cette démence. Mais malgré tous ces efforts, rien ne fonctionnait. Alors il décida d’aller à l’encontre de son « bourreau », celle qui l’avait mis dans un tel état. Son visage ne reflétait plus une seule forme de beauté. Ses yeux étaient à présent rougis par les pleurs, lui donnant un aspect pathétique. Avec une voix largement saccadée, il vociféra en direction de Satsuki

« Tu.. TU NE PEUX PAS FAIRE CA !! TU M’AS AIMÉ ET TU M’AIMES TOUJOURS, AVOUE-LE ! TU DIS JUSTE CA POUR TE VENGER!! TOUT CE QUE TU DIS EST FAUX!!! REGARDE-MOI EN FACE !!! JE SUIS TANUKI AMORO, CELUI DONT TU ES AMOUREUSE !!! CELUI DONT TU ES AMOUREUSE.. »

L’intensité de ses larmes augmenta à la fin de sa crise de folie. Il balbutia des mots incompréhensibles et tenta de réprimer un hoquet constant du à son état. Mais surtout, il s’était laissé tombé à genoux dans la neige, fixant avec détresse Satsuki qui lui tournait le dos. Sa fureur s’estompa au fur et à mesure, laissant place à une profonde tristesse. D’un ton suppliant, il reprit tant bien que mal :

« .. Celui dont tu es amoureuse… Avoue-le, je t’en prie.. Dis-moi que ce n’est pas juste pour ce foutu fric.. Dis-le-moi… »

Satsuki avait bien senti qu'Amoro avait frissonné lorsqu'elle s'était approchée de son oreille pour lui murmurer quelques paroles.Elle savait bien que ses paroles, peut-être moins directes que celles du jeune homme, étaient tout aussi tranchantes, blessantes.Elle avait laissé ressortir l'espace d'un instant une partie de la cruauté dont elle pouvait faire preuve, mais cela montrait surtout à quel point elle souffrait, a quel point elle sentait son coeur se fendre, lentement.Elle avait tant souffert, son coeur était meurtri, abandonné comme une chose répugnante et sans importance.Et ce cher objet sembla se briser, laissant ses éclats s'enfoncer dans la chair autour de lui, lorsqu'elle l'embrassa.Non, ce n'était pas un baiser d'amour, elle l'avait bien fait pour l'humilier, même si ils étaient seuls.C'était le coup de grâce, aussi bien pour elle que pour lui, apparemment.Son visage s'était transformé, plein de douleur, et des larmes coulaient le long de ses joues, indéfiniment.Elle aussi pleurait, ses joues roses étaient humides, luisantes.Elle se sentait épuisée, vidée, et n'avait pas pu finir sa route vers le banc, tant le remord et la peine l'oppressait, l'étouffait.

Soudain, un cri s'était fait entendre dans le jardin, juste derrière elle.C'était Amoro.Tremblante, la jeune fille se retourna, lentement, apeurée.En voyant son visage, exprimant tant de sentiments, ses yeux s'humidifièrent un peu plus.Il semblait en proie a la folie, se prenant la tête et frappant violement la fontaine avec son pied.Il faisait peur, très peur.Elle tremblait encore plus, ses jambes semblant être devenues du coton.Après plusieurs minutes enfin, il avait arrêté de frapper la fontaine, mais s’était tourné vers elle, plein de fureur.Ses yeux pourtant si beaux étaient rouges et gonflés à cause des larmes.Il hurla alors dans sa direction, excédé.

« Tu.. TU NE PEUX PAS FAIRE CA !! TU M’AS AIMÉ ET TU M’AIMES TOUJOURS, AVOUE-LE ! TU DIS JUSTE CA POUR TE VENGER!! TOUT CE QUE TU DIS EST FAUX!!! REGARDE-MOI EN FACE !!! JE SUIS TANUKI AMORO, CELUI DONT TU ES AMOUREUSE !!! CELUI DONT TU ES AMOUREUSE.. »

Elle sursauta, faisant un bond en arrière, manquant de glisser sur la neige encore fraîche.Elle l’avait aimé, oui, mais était-ce encore le cas ?Elle-même ne le savait pas.Effectivement, elle avait fait ça pour se venger, pour se venger de tout ce qu’il lui avait fait endurer, volontairement ou pas, qu’importe.De là à lui avouer, non.Elle ne voulait pas perdre, pas face à lui.Elle ne voulait pas le regarder dans les yeux, d’ailleurs, elle avait légèrement levé ses bras devant elle, comme pour se protéger.Qu’il la frappe à cet instant ne l’aurait pas étonné, mais il ne le fit pas.

Il s’était remit à pleurer, encore plus qu’avant.Il hoquetait, tout en murmurant des mots trop faiblement pour que Satsuki puisse comprendre.Il avait un air pathétique, minable, désespéré.Il semblait au fond du gouffre.Apparemment, sa crise de folie était terminée, mais cela ne soulagea pas la jeune fille, bien au contraire.Il s’était alors laissé tombé à genoux, là, devant elle, apparemment épuisé.Satsu’ sursauta une fois encore, toujours aussi tremblante.Non, pas ça, pas lui, pas devant elle, pas devant elle...Sa vue se brouillant encore à cause des larmes, elle ferma les yeux, un instant, pour retenir ses pleurs.Le visage d’Amoro ne reflétait plus sa rage, mais seule y subsistait une grande tristesse.C’était pire qu’avant.Il s’était alors remit à parler, d’une voix bien plus faible, mais surtout, suppliante.C’était surprenant de sa part, mais vu son état, ça ne l’était plus vraiment.

« .. Celui dont tu es amoureuse… Avoue-le, je t’en prie.. Dis-moi que ce n’est pas juste pour ce foutu fric.. Dis-le-moi… »

Satsuki resta sans voix durant de longues minutes, une boule lui nouant la gorge.Lui avouer qu’elle l’aimait ?Elle ne savait même plus si elle l’aimait encore, après tout ce qu’elle avait subi, alors pour lui avouer, il faudrait attendre un peu.Et surtout, si jamais elle l’aimait encore, ça ne s’avouait pas comme ça, sur commande.Dire qu’on aime quelqu’un c’est quelque chose de très précieux, de très intime.Elle préféra plonger dans ses pensées pour réfléchir, pour essayer de trouver une réponse.Un flot de sentiments tous différents la noyait, elle aurait préféré fuir à cet instant, mais elle ne pouvait pas laisser Amoro dans cet état, son cœur la poussait à ne pas l’abandonner.Tant de souvenirs, bons comme mauvais, refaisaient surface.C’est alors qu’une tête familière revint clairement dans la mémoire de Satsuki.Des cheveux blonds éclatants, des yeux d’un bleu si profond, un passé si triste.Kaze. Comment avait-elle pu l’oublier ? Son amant de plusieurs mois, qu’elle avait perdu, comme elle en avait perdu tant d’autres. Lui n’était pas resté longtemps, et pourtant elle l’avait aimé sincèrement, lui qui avait su l’accepter comme elle était, sans se poser de questions.Mais là n’était plus la question, même si ces souvenirs heureux remontèrent légèrement le moral de la jeune fille, pourtant tout aussi désespérée qu’Amoro.Sans rien dire, elle s’approcha du jeune homme et s’agenouilla juste devant lui, n’osant plus le regarder en face.Son cœur battait à tout rompre.De l’amour ? De la peur ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus.Bien qu’elle essayait de se retenir, Satsuki ne pu empêcher ses larmes de couler, doucement, douloureusement.

-Amoro…Je…Comment veux-tu que je t’avoues quelque chose dont je ne suis plus sûre…Après tout ce que tu m’as fais, tu oses me demander si je t’aime.Tout ce que je peux te dire, c’est que je t’ai aimé, mais ce n’était pas pour l’argent, c’était pour le Amoro que je connaissais avant, mais qui apparemment n’est plus.Je ne sais pas, je ne sais pas si je t’aime encore…Et pourtant j’aimerais tant…

Sa voix s’étouffa en un sanglot, ne pouvant plus tenir.Sa dernière phrase avait été à peine audible, et elle espérait qu’il ne l’ai pas entendu.Mais après tout, ça ne lui apporterait rien.Encore une fois, elle pleurait, évacuant sa peine.Se redressant, elle recula de plusieurs pas avant de faire volte-face, fuyant.Voilà tout ce qu’elle avait trouvé pour ne plus affronter Amoro, la fuite.C’était lâche, c’est vrai, mais elle n’en pouvait plus.Si elle avait pu, elle en aurait fini avec sa vie, là, maintenant.Car même si lui l’aimait encore un peu.A quoi bon continuer, si c’était pour souffrir ?Elle en avait marre de souffrir, elle ne pouvait plus supporter ça.

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